Interview avec Camille, créatrice d’Équintence, une sellerie artisanale

Je suis Camille, la créatrice d’Équintence, une sellerie artisanale. À l’origine, je travaillais principalement dans la sellerie harnachement, mais, au fil des années, je me suis orientée vers la sellerie maroquinerie et la sellerie canine.

La sellerie harnachement consiste à concevoir, fabriquer et réparer tout le matériel en cuir destiné aux chevaux et à l’équitation. Cela inclut les selles, les brides, les harnais et d’autres équipements qui assurent le confort et la sécurité du cheval comme du cavalier. C’est un métier d’artisanat qui requiert précision, savoir-faire et une connaissance approfondie du cuir et du monde équestre.

Mon atelier se trouve à Laissac près de Rodez dans l’Aveyron, en plein cœur du village. C’est un atelier-boutique que j’ai ouvert en mars 2021.

À l’origine, je n’étais pas du tout orientée vers ce métier. J’ai fait six années d’études en bijouterie et joaillerie, jusqu’à un BTS. J’adorais le travail manuel, mais je voulais retrouver un lien avec les chevaux, une passion de toujours. Je me suis rapidement rendu compte que la bijouterie ne serait pas ma voie professionnelle, même si cela me plaisait beaucoup.

C’est lors d’un stage de trois semaines à la sellerie Bastilde, à Cagnes-sur-Mer, que j’ai découvert la sellerie. Cette expérience a été une révélation : je savais que c’était ce que je voulais faire de ma vie. Après mon BTS en bijouterie, j’ai donc décidé de me reconvertir.

J’ai suivi un contrat professionnel d’un an en sellerie, puis obtenu mon CAP de sellier-arnacheur en alternance avec le Haras du Pin en 2019. Cette même année, j’ai eu l’honneur de recevoir le titre de Meilleur Ouvrier de France en sellerie harnachement.

Bien que j’aie laissé de côté la bijouterie, la minutie acquise lors de mes études se reflète aujourd’hui dans mon travail. Ce qui me manquait en bijouterie, c’était la variété des matériaux : le cuir, contrairement aux métaux précieux, évolue avec le temps, il se patine, il vieillit. Je trouve ça magnifique ! Et, il faut l’avouer, son odeur est incomparable.

Oui, je monte à cheval depuis l’âge de 11 ans. J’ai grandi entourée de chevaux, mes grands-parents en possédaient. Cela a toujours été une partie importante de ma vie. C’est ce lien entre l’artisanat et le monde équestre qui m’a guidée vers ce métier.

Aujourd’hui, je fais encore un peu de réparations et de sellerie harnachement, mais la plus grande partie de mon activité est dédiée à la maroquinerie : sacs à main, ceintures, portefeuilles, etc. Je travaille ces pièces dans l’esprit de la sellerie traditionnelle, avec des cuirs épais et des coutures réalisées à la main.

Oui, je serai présente au Salon du Cheval d’Albi, qui se tiendra fin mars, pour le côté équestre. Pendant l’été et à l’automne, je participe à plusieurs salons et festivals dédiés aux métiers d’art : le salon de Murat en juillet, lfabrique en Aveyron en septembre, les Aveyronnais de Paris en octobre, entre autres.

Il m’arrive aussi d’être présente sur certains concours équestres.